Xlacodji assainissement |
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What is affected |
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Type of violation |
Forced eviction Demolition/destruction |
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Date | 22 May 2012 | ||||||||||
Region | AFF [ Africa francophone ] | ||||||||||
Country | Benin | ||||||||||
Location | Xlacodji | ||||||||||
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Proposed solution | |||||||||||
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Brief narrative |
Polémique autour de l’aménagement de la berge lagunaire:Soglo fait des révélations sur les dessous de l’affaire
Publié le 16 mai 2012 Le Maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Soglo Le déguerpissement opéré la semaine dernière sur les deux berges lagunaires de Cotonou continue de faire des vagues. En visite sur les lieux du sinistre le samedi 12 mai, le maire de Cotonou, Nicéphore Soglo n’a pas manqué de dire publiquement son indignation face à l’opération du ministère de l’environnement ; une opération militarisée et menée à coups d’engins lourds et à laquelle il n’aurait pas été associée. Mais un communiqué conjoint signé de lui-même et du ministre Blaise Ahanhanzo est venu démentir cette assertion. Le communiqué signé le 23 février 2012 accordait aux populations installées dans la zone jusqu’au 29 février 2012, délai de rigueur, pour déguerpir des lieux. Mais il ne prévoit pas une date de démarrage des travaux. Le démarrage de l’opération en pleine saison des pluies a aggravé la précarité des populations concernées en jetant des centaines de familles dans la rue et sous la pluie. Voilà un paramètre important qui n’avait pas été pris en compte. D’autant qu’originellement, il était question de mener les travaux avant le début de la saison pluvieuse. L’étendue de la zone couverte par les travaux fait aussi débat. Alors que les autorités municipales avaient prévu tout au plus une bande de 25 mètres comme susceptible d’être touchée, les travaux effectués sont allés bien au-delà. Il faut rappeler que les berges lagunaires qui ceinturent d’ouest en est le chenal de Cotonou font l’objet depuis quelques années d’une gigantesque insalubrité à laquelle s’ajoutent des trafics en tout genre et une criminalité aggravée de pédophilie. Les élus locaux comme les députés n’ont pas manqué de tirer à plusieurs reprises sur la sonnette d’alarme. Un problème de longue durée En juillet 2011, le Conseiller Municipal Patrice Tossè a écrit une lettre au maire de la ville de Cotonou dans laquelle l’élu local s’inquiétait de « l’encombrement au moyen d’ordures de tous genres du chenal de Cotonou ». Il ajoute que « de telles pratiques sont le fait de gens qui utilisent ces déchets pour s’aménager des terres sur la berge où ils érigent in fine leurs habitations. » Evoquant les conséquences d’une telle pratique qui rétrécit le chenal et cause des inondations, Patrice Tossè indique que ceci empoisonne également les poissons consommés par les Cotonois. Au surplus, il fait observer dans sa lettre que la zone est devenue au fil du temps le repère de trafiquants de tout acabit, dont des pédophiles qui viennent satisfaire leur libido dans ces zones de non-droit et assassinent parfois leurs victimes qu’ils jettent à la mer, aux larges. Patrice Tossè, ancien député fait remarquer que l’occupation de la berge lagunaire est « surtout une cause d’insécurité » pour les populations. Il demande alors à la mairie « qu’il soit mis fin à cette occupation et surtout, que les actions de viabilisation de la berge soient relancées». De son côté, le chef du troisième arrondissement de Cotonou, Anselme Gandonou n’en demandait pas moins lorsque dans une correspondance en date du 25 novembre 2011, il signale que les berges lagunaires sont occupées par des personnes qui y mènent des activités répréhensibles, notamment des trafiquants de produits frelatés, des délinquants qui se réfugient dans la zone après leurs forfaits. L’élu local affirme même que toutes ses tentatives pour assurer la tranquillité des habitants « se sont heurtées à un mur de silence ». Et c’est au regard de tout ceci que le maire a donné son aval le 23 février par un communiqué conjoint qui fait suite, du reste, à d’autres ultimatums lancés quelques années plus tôt pour les mêmes raisons. Mais, selon le Président-maire que nous avons interrogé, il n’a jamais été avisé du démarrage des travaux encore moins de leur étendue. Olivier ALLOCHEME Note du ministre de l’environnement Blaise Ahanhanzo-Glèlè NOTE A L’ATTENTION DE SON EXCELLENCE, LE PRESIDENT NICEPHORE SOGLO, MAIRE DE LA VILLE DE COTONOU. Objet: Assainissement des berges lagunaires d’Abokicodji, Dédokpo, Gbogbanou et Xlacodji à Cotonou. J’ai l’honneur de vous rendre compte de ce qui suit : La décision de déguerpissement des berges lagunaires remonte à l’année 2003 après le constat fait sur leur état d’insalubrité résultant de leur occupation illégale par les populations déjà recasées depuis les années 1980. Dans ce cadre, plusieurs séances de concertation ont été initiées par le ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme avec la participation des élus locaux, de la SERHAU:SA, des services techniques de la Mairie de Cotonou et des occupants illégaux. Ceux-ci, reconnaissant leur statut, s’étaient engagés à déguerpir des lieux avant fin décembre 2003 afin de permettre le démarrage du projet d’aménagement de la berge, conformément à la décision du Conseil des ministres en sa séance du mercredi 06 Août 2003 (Cf. Rel N°32/SGG/REL des décisions administratives adoptées par le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 06 Août 2003). Cet engagement n’a pas été respecté. En 2006 la sommation de déguerpir envoyée par votre Autorité aux occupants illégaux de Dédokpo n’a pas non plus été respectée. Votre ultimatum arrivant à expiration le 15 Juin 2006, une séance de travail regroupant toutes les parties concernées s’est tenue la veille dans les locaux du 4ème Arrondissement pour évaluer le niveau des préparatifs par ces populations qui ont squatté les lieux. Il est ressorti une fois encore que ces populations, bien qu’acceptant de déguerpir, ont demandé que leur soit accordé un délai de grâce jusqu’à la fin des périodes d’examen. Depuis lors, c’est le statu quo. Dans la foulée, le 06 juillet 2006, le Gouvernement a été interpellé pour répondre aux questions orales des Députés relatives à ces berges. Les réponses apportées sur les actions projetées par le Gouvernement pour les berges ont été unanimement approuvées par les parlementaires gui ont reconnu la nécessité d’assainir nos berges qui ne font pas la fierté du pays notamment de la ville phare que représente Cotonou, notre pôle économique. Cet assainissement est en effet devenu aujourd’hui plus gue nécessaire au regard de l’état d’insalubrité avancé de la zone suite à la visite effectuée sur le terrain le mardi 19 juillet 2011 par le Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Blaise AHANHANZO-GLELE avec toutes les parties prenantes. Les constats se résument comme suit : - prolifération de dépotoirs sauvages tout au long des deux berges Ouest et Est aggravant la situation d’insalubrité totale de toute la zone ; - existence d’une seule infrastructure de proximité notamment le point de regroupement des ordures de Gbogbanou ; - défécation aux abords des berges et dans la lagune à partir des toilettes installées sur pilotis provoquant ainsi un péril fécal indescriptible ; - divagation d’animaux domestiques le long des deux berges ; - érection des bâtiments en matériaux définitifs sur des ouvrages de protection de la côte de Xlacodji avec rejet des eaux usées dans le plan d’eau ; - occupation illégale des domaines publics par des habitats en matériaux précaires et comblement de la lagune au moyen de déchets en vue de la conquête d’espace sur la lagune ; - pollution des eaux par les colorants issus des activités des teinturiers illégalement installés qui ont ouvert deux fronts sur la berge, contaminant ainsi l’écosystème aquatique de produits chimiques - port d’attache des hydrocarbures et déversement des huiles usagées dans le plan d’eau au niveau de Xlacodji où se mène également les activités de dragage illégal de sable lagunaire; - occupation au niveau de Xlacodji de la voie pénétrante qui longe la berge et conduit à la corniche etc. Il importe de vous rappeler que la menace de suspension pour dix ans qui pèse sur l’exportation des produits halieutiques béninois vers l’Europe a déjà eu pour conséquence la fermeture de l’usine de commercialisation des crevettes (CRUSTAMER) de renommée internationale, mais aussi des autres unités de production. Selon la Direction des Pêches, cette situation a créé un manque à gagner de Neuf milliards sept cent soixante dix huit millions (9.778.000.000) CFA à l’économie béninoise. En effet, une mission de contrôle de l’Office Alimentaire et Vétérinaire(OAV) dépêchée au Bénin du 07 au 11 octobre 2002 pour évaluer les conditions de production et d’exportation vers l’Union Européenne des produits de la pêche a révélé des insuffisances et formulé un certain nombre de recommandations relatives aux conditions d’hygiène afin de garantir et de mettre en conformité nos produits halieutiques avec la directive 91/493/CEE relative à la production et à la mise sur le marché des produits de la pêche. Il est donc impérieux pour des raisons écologiques, sanitaires et économiques évoquées supra, de mettre un terme au dilatoire des occupants illégaux en prenant des mesures hardies susceptibles de mettre le Benin à l’abri d’une suspension définitive de l’exportation de ses produits halieutiques et autres vers les pays européens et de rendre salubres et attrayantes nos berges. Les actions immédiates retenues par le Comité interministériel mis en place dans ce cadre sont : - poursuivre la sensibilisation en rediffusant le communiqué conjoint du MEHU et de la Mairie qui invite les populations concernées à quitter les lieux au plus tard le 29 février 2012 - procéder au marquage sur les ouvrages situés dans l’emprise, sur la base du levé topographique et de la carte réalisés par l’IGN en collaboration avec les élus locaux, la Direction Générale de l’Environnement, le Génie Militaire, les services techniques de la Mairie et de la SOGEMA ; ces cartes sont transmises à toutes les structures concernées dont la DST; - procéder au déguerpissement du domaine public; - détruire les dépotoirs sauvages et évacuer les déchets solides de tout genre vers le site d’enfouissement de Ouessè - rendre fonctionnel le point de regroupement des ordures de Gbogbanou - remblayer les berges par apport du sable jaune sur la zone déguerpie; - procéder au reboisement par la Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles des zones assainies; - sécuriser en permanence la zone en attendant la mise en cohérence par le Comité interministériel des projets prévus pour la zone. En effet, il est prévu les infrastructures écotouristiques ci-après: - la création d’un port de plaisance; - la construction de bars -restaurants et d’un pont piétonnier; - le développement des infrastructures de sports nautiques; - l’aménagement de zones de promenade en pirogue ou en barque; - l’aménagement de zones de pêche de loisirs; - la création d’un parc botanique; - l’aménagement d’espaces boisés; - la réalisation d’ouvrages d’assainissement (latrines, bac à ordures, urinoirs …) Il importe de souligner que toutes les activités liées au déguerpissement et à l’assainissement seront pour une large part exécutées par le Génie Militaire appuyé au plan sécuritaire par la Brigade en charge de la Protection du Littoral et de la Lutte anti-pollution avec la contribution de la Maine de Cotonou. Les travaux dureront trois mois. Le contrat de marché avec le Génie Militaire est signé et sera enregistré ce lundi 30 Avril 2012. Les fonds sont disponibles et la date du démarrage des travaux relèvera de la discrétion des Autorités compétentes. Il reste entendu que le Génie Militaire souhaite démarrer au plus vite les travaux avant que la saison des pluies ne s’installe. Dans ce cadre, une lettre est adressée, sur suggestion des Autorités policières, au Procureur de la République pour l’informer du démarrage imminent des travaux en raison notamment des dérapages qui pourraient provenir de la pègre cotonoise qui peuple la zone, aux Directeurs de SONEB et de la SBEE pour mettre hors tension les lignes électriques de la zone et à la SOGEMA pour les dispositions idoines à prendre pour recaser les marchandes de Gbogbanou concernées par le déguerpissement. Telle est Monsieur le Président-Maire, la substance de la présente Note que je soumets à votre Haute Appréciation. Vos instructions m’obligeraient PJ : Carte de l’IGN http://levenementprecis.com/?p=11597 Les raisons du coup de sang de Nicéphore Soglo Détails 23/05/12 00:14par Léonce Gamaï(1152 lectures | 23 commentaires)Dans un long entretien téléphonique que nous avons eu avec le président-maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo hier, il a réaffirmé la sincérité de sa colère et son indignation quant au déguerpissement des populations des berges lagunaires de Cotonou. Soglo père est revenu en détail sur sa sortie fracassante. Nicéphore Soglo « signe et persiste ». Il est « contre la manière dont les populations des berges lagunaires de Xwlacodji, Abokicodji, Gbogbanou et Dédokpo ont été déguerpies » C’est la substance du long entretien téléphonique que nous-la rédaction de La Nouvelle Tribune- a eu avec lui hier. Cet ancien chef d’Etat, qui dirige depuis 09 ans la mairie de Cotonou est revenu, dans cette conversation empreinte de convivialité sur les raisons qui fondent son mécontentement et son indignation bien qu’il adhère à l’idée qu’il faut assainir les berges lagunaires de la ville. En effet, le 04 mai 2012, les populations des quartiers de Xwlacodji, Abokicodji, Gbogbanou et Dédokpo ont, pour des raisons d’assainissement, été déguerpies sur instruction du ministère de l’environnement. Le 12 mai, en visite sur ces cites, Nicéphore Soglo avait exprimé, les yeux larmoyants toute sa désolation. Il s’était offusqué de n’avoir pas été, en sa qualité de chef de terre, première autorité de la commune, mis au courant de la décision du ministre de l’environnement. Quelques jours plus tard, soit le 15 mai, nous avons publié un article, document à l’appui, affirmant que Soglo était informé de l’opération et a même donné sa caution. Confère La Nouvelle Tribune n° 2331 et 2332 du mardi 15 mai 2012, article « Déguerpissment des berges lagunaires de Cotonou : La preuve que le Maire Soglo informé a donné sa caution.» Nous nous étions fondé sur le communiqué n° 0403/MEHU/DC/SGM/DGE/DPPGRE/SPP/SA en date du 23 février 2012. Un document intitulé « Communiqué conjoint du Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme et du maire de la ville de Cotonou.» Et portant la signature du ministre de l’environnement Blaise Ahanhanzo-Glèlè et du maire de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo. Le communiqué informait les populations des quartiers en question de quitter ces zones au plus tard le 29 février 2012. Cela, en vue du début des « travaux d’assainissement » prévus dans ces zones dans « le cadre de l’aménagement des berges » lagunaire. Soglo s’expliqueLors de l’entretien téléphonique d’hier, le maire de Cotonou nous a affirmé que notre article a suscité en lui une vive colère. Il s’est étonné que « La Nouvelle Tribune s’est servie d’un simple communiqué pour mettre en cause sa sincérité.» Il nous reproche de n’avoir pas pris sa version des faits avant de la publication de notre article. Les échanges ont été vifs mais courtois. Patiamment, nous lui avons expliqué notre souci de donner au public une information étayée par un document officiel. « Son coup de sang du 12 mai dernier est sincère», a-t-il rétorqué. Et « il n’a jamais été question de déguerpir les populations en pleine saison pluvieuse et en pleine année académique». Et il a été lui-même «surpris» du début des opérations. « Certains agents de la mairie étant présents pendant le déguerpissement », avons-nous remarqué. Il a souligné qu’il y a des dysfonctionnements au ministère de l’environnement et à la mairie. « Même la maison de mon chef d’arrondissement a été détruite », a-t-il avancé pour étayer ses propos. Sa colère était donc «saine» mais pas «feinte». Il a ajouté que les populations déguerpies sont des « autochtones » qui ne méritent pas « comme tout être humain ce traitement ». Il est « lui Nicéphore Soglo » une « icône ». Il a par conséquent « sa réputation à préserver.»Nous avons par ailleurs, fait avec le président Soglo un tour d’horizon de l’actualité politique nationale et de la gouvernance du régime actuel. On a évoqué, notamment le dossier Pvi-ng. La conversation était franche et empreinte de convivialité. Des milliers de pêcheurs sans abri après le déguerpissement de la lagune de Cotonou Des milliers de Cotonois n’ont eu d’autre choix que de quitter leur habitation quand les bulldozers du ministère de l’Environnement ont débarqué sur les berges de la lagune, le 4 mai dernier, pour tout raser. Cela fait maintenant un mois jour pour jour qu’ils vivent dans des abris de fortune ou chez des voisins, en espérant être relogés. La lagune de Cotonou est un chenal de plus de 4 km construit à l’époque coloniale par les Français pour relier le lac Nokoué, situé à l’intérieur des terres, à l’océan Atlantique. C’est autour de cette lagune que s’est développée la capitale économique béninoise mais, progressivement, ses digues se sont surpeuplées de manière illégale, favorisant les dépotoirs sauvages. Le projet d’assainissement des berges lagunaires de Cotonou date de 2003. À l’époque, le ministère de l’Environnement entendait remédier à l’insalubrité des lieux pour éviter que les pays d’Europe ne suspendent leur importation de crevettes béninoises. À la suite d’une mission effectuée en 2002, l’Office alimentaire et vétérinaire de l’Union européenne a demandé au Bénin de se conformer aux normes sanitaires européennes. Les sociétés de pêche et de commercialisation ont alors fermé mais la population est restée. En février dernier, le gouvernement a décidé de remettre ces travaux d’assainissement à l’ordre du jour. Le ministère de l’Environnement a donc demandé aux occupants des berges lagunaires de déguerpir avant le 29 février, considérant ces zones comme appartenant au domaine public. Plusieurs quartiers populaires bordent la lagune et c’est à Placodji que les travaux ont débuté le mois dernier. Plus de 7000 habitants de ce quartier sont aujourd’hui sans abri. Quand les travaux seront terminés, un port de plaisance doté d’infrastructures de sports nautiques devrait voir le jour aux abords de la lagune, ainsi que des bars-restaurants et un pont piétonnier. Contributeurs Séveringbaholou On nous traite de ’squatteurs’, mais c’est autour du quartier de Placodji que Cotonou s’est construite Séverin Agbaholou est le chef du 5e arrondissement de Cotonou où est situé le quartier de Placodji. Sa maison a été détruite au commencement des travaux. Le vendredi 4 mai dernier au matin, des gens sont venus me voir chez moi pour m’apprendre la nouvelle. Des policiers et des militaires avaient envahi le quartier. Ils sont arrivés à 6h du matin sans prévenir. Les habitants étaient en colère, je me suis interposé pour discuter mais je voyais bien que les choses pouvaient dégénérer. Alors je leur ai demandé de ne pas résister. Ils ont récupéré le plus d’affaires possible et les bulldozers ont commencé à détruire les maisons une à une. Depuis la fin de février, les différents chefs d’arrondissement de Cotonou étaient invités à participer à des séances de travail autour du projet d’assainissement des berges. Mais nous n’avions jamais été informés de la date de début des travaux. Nous étions en train de négocier pour qu’ils commencent après la saison des pluies et la fin de l’année scolaire. Ils ont déconstruit bien au-delà des 25 mètres réglementaires Quelques jours avant l’arrivée des bulldozers, les autorités ont tracé un marquage qui m’avait déjà mis en alerte. En fait, ce marquage ne respectait pas les 25 mètres à partir du niveau de l’eau que le ministère avait prévu de ne pas dépasser pour la zone de déconstruction. La délimitation allait, en fait, jusqu’à 200 mètres, ce qui fait que beaucoup plus d’habitations ont été détruites. J’ai toujours été d’avis que ce quartier soit nettoyé. Mais, selon moi, les autorités ont agi de manière unilatérale, considérant que nous étions des ’squatteurs’ qui n’avions pas le droit d’être là [le gouvernement a déclaré avoir déjà relogé la population des berges de la lagune dans les années 1980 et que celle-ci avait décidé de revenir y habiter de manière illégale. Aucun dédommagement n’a donc été annoncé pour le moment, NDLR]. Pourtant, c’est autour du quartier de Placodji que Cotonou s’est construite. Au 19e siècle, les colons français avait fait venir des gens pour travailler autour du wharf [une passerelle métallique de 400 mètre de long construite par les Français en 1891, à usage d’abord militaire puis portuaire]. Nous sommes les descendants de ces pêcheurs Pour le moment, les familles dorment au milieu des débris, dans la rue, ou chez des voisins. Mais cette situation ne peut pas durer : je demande aux autorités qu’elles soient relogées sur un site adapté à la pêche et aux autres activités portuaires.
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