Déguerpissement des habitants de la «ceinture verte»

What is affected
Type of violation Forced eviction
Demolition/destruction
Date 01 July 2008
Region AFF [ Africa francophone ]
Country Niger
Location Niamey

Affected persons

Total 2000
Men 0
Women 0
Children 0
Proposed solution
Details

Development



Forced eviction
Costs
Demolition/destruction
Housing losses
- Number of homes
- Total value €

Duty holder(s) /responsible party(ies)

State
Local
Private party
Brief narrative Déguerpissement des habitants de la «ceinture verte» L’opération finalement engagée. Plusieurs centaines de familles transformées en SDF mardi 1 juillet 2008 L’opération de déguerpissement des habitants de la «Ceinture verte», qui s’étend du quartier Talladjé jusqu’à la lisière de Banifandou, a débuté le dimanche 06 juillet 2008 dernier, au moyen de bulldozers et avec l’appui des forces de l’ordre. Les victimes chiffrent leur nombre 2.000 ; quant aux autorités, elles avancent le chiffre de 1.000 personnes. Alors que les victimes crient à une décision inopportune et injuste et déplorent le manque de nouveau site d’accueil, les autorités communales justifient leur acte par la nécessité de viabiliser cette zone. Ce déguerpissement fait suite à un accord signé, en mai dernier, entre les deux parties. Les habitants de la «Ceinture verte», cet espace boisé qui sert de rempart à la ville de Niamey contre les intempéries, sont brutalement et bruyamment tirés de leur sommeil, le dimanche 6 juillet dernier, par les bruits de bottes des forces de l’ordre, en-voyé en grand nombre pour la circonstance. Munis de matraques, de gaz lacrymogènes, de casques et boucliers de protection, les éléments déployés étaient bien équipés pour faire face à toute résistance. Après avoir demandé aux occupants des lieux de quitter les maisons, les bulldozers commencèrent la démolition des cases, des paillotes et autres hangars, qui constituent les habitations de la Ceinture verte. Un ouf de soulagement pour Soumaïla Hinsa, un fonctionnaire résidant au quartier Poudrière, qui déplore les incendies récurrentes mais aussi le fait que ce bois soit un refuge pour les voleurs, les consommateurs de stupéfiants et autres malfaiteurs de Niamey. «Je vis ici depuis plus de 20 ans ; j’ai deux femmes et cinq enfants, je suis ouvrier dans une société de la place. Je vis dans ce bois sans problème, malgré l’insalubrité des lieux et les incendies déclarées de temps à autres. Maintenant, elles (Ndlr : les autorités communales) nous demandent de quitter. Mais pour aller où ? Pourquoi ne nous ont-elles pas trouvé des sites où nous pouvons aménager» se lamente Bagouma Salou ? «Qu’allons nous devenir maintenant ? Mon salaire et mes charges ne me permettent même pas de prendre une chambre en location, même à 15.000 francs», ajoute-t-il, assis sur un banc, à côté des ruines de sa maison. Hanatou Issa, vendeuse de condiments au marché de Wadata, partage la même angoisse : «Je paie régulièrement mes impôts et j’ai acheté ma place auprès du propriétaire du terrain, qui est décédé il y a trois ans. Alors pourquoi me faire partir maintenant ? Et où aller avec mes deux enfants. Les gens qui nous chassent aujourd’hui sont-ils plus citoyens que nous ?», interroge-t-elle. Quant à Souley Oumarou, un natif de Filingué, il trouve regrettable ce qui leur arrive. «J’ai quitté mon village parce qu’il n’y a rien à faire là-bas. Je viens à Niamey, on me chasse. Je ne comprends pas qu’on puisse chasser quelqu’un d’une place dans son propre pays. Ce déguerpissement m’aurait moins affecté s’il m’arrivait dans un autre pays que le mien. Je pense que les autorités doivent revoir notre situation», déclare-t-il. «J’ai défait moi-même mes cases et rangé mes affaires, avant que leurs bulldozers ne marchent dessus. Comme beaucoup d’autres, j’ai acheté mon espace à 4.000 francs et jusqu’à une date récente, je versais mensuellement au Maï Gari (chef de quartier) 1.000 francs. Aujourd’hui, on me demande de quitter. J’ai deux orphelins. Je ne sais pas où aller ; je n’ai même pas d’argent pour le transport», se plaint Habiba Ba-gué. Pour le ‘‘Maï Gari’’ Moumouni Hassan, 69 ans, originaire de Namaro, la plupart de ces places «ont été achetées par les gens qui les occupent auprès des propriétaires des terrains et des champs. C’est moi le Maï Gari, mes trois cases ont été dé-molies. Je vis ici depuis plus de 7 ans, chaque mois, je collectais auprès de ces habitants entre 1.000 et 2.000 francs par famille pour les remettre aux proprié-taires. Mais depuis le dernier incendie, nous n’avons rien pris avec eux, jusqu’aujourd’hui, où on nous demande de partir», explique-t-il. Hassan est surtout remonté contre la manière forte utilisée pour conduire l’opéra-tion. «D’autres n’ont même pas de quoi manger, à plus forte raison payer le transport de leur bagages. Moi-même, j’étais obligé de vendre mes deux chè-vres à 15.000 francs pour régler le transport de mes biens chez un parent», soutient-il. Les auto-rités justifient cette mesure par la nécessité de rendre cet espace viable tout en luttant contre l’insécurité, le banditisme et autres pratiques qui jurent d’avec la morale. «Nous avons engagé cette action, suite à un accord intervenu entre les responsables municipaux et les re-présentants des habitants de la Ceinture verte, en mai dernier, devant la Commission nationale des droits de l’homme et des li-berté fondamentale (CNDHLF)», a déclaré Moussa Idrissa Maï Boujé, maire de la commune Niamey III. L’accord étant arrivé à expiration depuis le 3 juillet dernier, puisque couvrant 45 jours, «nous leur avons ra?`VioId ?VioAuthorjouté 48 heures, pour qu’ils libèrent l’espace. A l’expiration de ce délai, nous nous voyons dans l’obligation d’agir», a-t-il martelé. Mahamadou Diallo http://www.republicain-niger.com/index.asp?affiche=News_Display.asp&articleid=4811
Costs €   0


Back